Pour le syndicat des Editeurs de logiciels de loisir (SELL), pas de doute : le marché du jeu vidéo français a un "pied dans la tombe" et bientôt les deux si rien n'est fait.
Le SELL, par la voix de son délégué général Jean Claude Larue, estime qu'il est urgent que les pouvoirs publics agissent avant qu'il ne soit trop tard, par exemple en attribuant au secteur un crédit d'impôt de 30 millions d'euros. Il s'agit là de compenser les charges sociales, et de faire face aux studios étrangers pour du coup endiguer la délocalisation en ce secteur.
"Tout le monde admet, en France, que l'Etat intervient beaucoup dans le domaine de la culture. C'est vrai pour le cinéma, pour la chanson, pourquoi pas pour le jeu vidéo ? Nous ne voulons pas l'exception culturelle, mais une aide parce que nous avons tous besoin d'employer". De 5000, il n'y aurait plus que 500 employés dans le secteur. La fuite des "cerveaux" du jeu s'organiserait vers l'Asie ou le Canada.
Le 31 mars 2004, le Gouvernement annonçait un plan d'action pour soutenir ce secteur, notamment par des aides fiscales, des dotations, etc. pour un total chiffré à 50 millions d'euros. Toutefois, le plan serait actuellement bloqué au niveau du ministère de la culture qui préfèrerait, selon le SELL, se concentrer sur le cinéma. Le marché du jeu vidéo en France se porte pourtant plutôt bien selon une étude du groupe Gfk qui constate une hausse de 11% des ventes en 2004. L'année 2005 devrait être en outre un bon cru pour la vente de consoles, après une petite baisse de forme l'an passé.